Selon le communiqué officiel, ces personnalités sont accusées de “participation directe à l’agression armée menée par le Rwanda à travers le mouvement terroriste AFC/M23”, un groupe rebelle actif dans l’Est du pays et classé comme organisation terroriste par Kinshasa.
Le ministre de la Justice a affirmé que l’enquête menée par les services de sécurité congolais, en collaboration avec les services de renseignement partenaires, a permis de mettre au jour un réseau d’influence politique, financier et logistique ayant facilité l’implantation et les opérations du M23 dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
« Les éléments recueillis démontrent que Joseph Kabila Kabange et certains membres de son entourage immédiat ont entretenu des liens opérationnels avec les dirigeants du M23 et ont œuvré à leur infiltration dans les institutions locales et régionales », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse tenue ce matin à Kinshasa.
Saisie des biens et mesures restrictives
Dans la foulée, le ministre a annoncé que la saisie immédiate de l’ensemble des biens mobiliers et immobiliers appartenant aux personnes mises en cause avait été ordonnée par les autorités judiciaires compétentes. Cette mesure inclut les comptes bancaires, les résidences privées, les entreprises, les véhicules et tous les avoirs jugés liés à cette entreprise de « haute trahison ».
« Il s’agit de protéger l’intégrité de l’enquête et d’empêcher toute tentative de dissimulation ou de transfert de fonds qui pourraient avoir servi à financer cette agression contre la Nation », a précisé le ministre.
Par ailleurs, des restrictions de mouvement ont été imposées à tous les cadres du PPRD et du FCC impliqués. Concrètement, cela signifie que les personnes concernées ne sont plus autorisées à quitter le territoire national sans autorisation préalable, et pourraient être placées sous surveillance rapprochée, voire en résidence surveillée.
Un acte de “haute trahison”
Le gouvernement qualifie cette affaire de « haute trahison envers la République », estimant que la collusion d’anciens dirigeants nationaux avec une force étrangère hostile constitue un crime contre la souveraineté de l’État.
« Nous ne pouvons tolérer qu’un ancien chef de l’État et ses collaborateurs aient conspiré contre leur propre peuple au profit d’intérêts étrangers. C’est une trahison impardonnable », a martelé le ministre de la Justice.
Silence du camp Kabila
À l’heure actuelle, aucune réaction officielle n’a été émise par Joseph Kabila ou les responsables du FCC. Toutefois, des sources proches de l’ancien président parlent en coulisses d’un « montage politique » destiné à écarter définitivement le FCC de la scène politique nationale à l’approche des prochaines élections provinciales et locales.
Cette affaire survient dans un contexte de tensions sécuritaires exacerbées dans l’Est du pays, où les combats entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et le M23, soutenu militairement par le Rwanda selon Kinshasa et plusieurs rapports onusiens, continuent de provoquer des déplacements massifs de populations.
