Une scène récemment photographiée montre des rues désertes, propres et bien entretenues. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette image n’a pas été capturée lors d’une journée de « ville morte », mais pendant un Salongo une opération collective d’assainissement.
Cette initiative de propreté, bien que non nouvelle dans certaines villes du pays, prend à Goma une ampleur particulière. Depuis l’installation du mouvement M23/AFC dans la région, de nombreux observateurs notent un changement visible dans la discipline citoyenne, notamment en matière d’hygiène et d’entretien des espaces publics.
Les habitants eux-mêmes s’organisent régulièrement en petits groupes pour balayer les rues, curer les caniveaux, et sensibiliser leurs voisins à garder leur environnement propre. Cette auto-discipline croissante semble s’inscrire dans une volonté collective d’améliorer l’image de la ville et de répondre à un besoin profond de dignité, au-delà des clivages politiques ou militaires.
Des voix s’élèvent cependant pour s’interroger sur les véritables moteurs de cette transformation : est-ce une adhésion volontaire de la population, ou une adaptation face à une nouvelle autorité qui impose une stricte discipline ? Quoi qu’il en soit, le résultat est là : Goma brille aujourd’hui d’une propreté surprenante, rarement égalée ailleurs en RDC.
Il reste à voir si cette dynamique pourra être durable et, mieux encore, inspirer d’autres villes du pays. Mais pour l’instant, Goma donne un exemple concret de ce que peut accomplir une population déterminée, même dans un contexte complexe.