À moins de cent jours de prise du pourvoir du nouveau président de la RD Congo, Félix Tshisekedi s’affronte déjà à plusieurs manifestations qui se lèvent de gauche à droite et des réclamations d’arriérés de salaires et amélioration des conditions de travail auxquelles il est appelé à répondre dans l’urgence.
Depuis son installation à la tête du pays, une série de grève est visible sur presque toute l’étendue du territoire national. Le cas le plus récent est celui de 360 policiers qui ont manifesté ce mardi 19 février dans les rues d’Uvira en province du Sud-Kivu pour réclamer 4 mois d’arriérés de salaire.
A côté de ce cas, s’ajoute les agents de l’Université Pédagogique Nationale, « UPN », située dans la commune de Ngaliema à Kinshasa, qui ont déclenché un mouvement de grève ce 11 février dernier, suite aux deux problèmes majeurs dont les arriérés de salaire estimés à 9 mois mais aussi le départ de leur directeur général, qu’ils dénoncent de la gestion calamiteuse ; et beaucoup d’autres manifestations qui vont dans le même sens.
Approché à ce sujet, Me Justin Bahirwe, Coordonateur de l’association SOS IJM (Informations Juridiques Multisecorielles) et avocat au barreau de Bukavu, fait savoir que le salaire est un droit et quand on ne l’a pas reçu, il existe de modes de revendications.
«ça peut commencé par des réclamations jusqu’à la grève et des manifestation dans la rue comme c’est le cas même dans des pays développés», souligne-t-il.
Pour lui, cette pratique n’est pas étrange pour le nouveau président élu, mais elle demande des mécanismes pour y donner des remèdes.
«Félix Tshisekedi n’a pas hérité seulement l’actif du pays mais aussi le passif. (…) Tout ce qu’on peut lui demander, c’est la mise en place du gouvernement qui devra examiner la situation de chaque catégorie sociale au cas par cas et qu’on puisse y apporter des solutions », exhorte Me Justin Bahirwe.
Notre source pense que le premier chantier du gouvernement qui sera mis en place, serait de rendre la dignité aux fonctionnaires congolais.
«Le nouveau président a plusieurs défis qui l’attendent, mais nous pensons que c’est le moment qu’il puisse songer au social et placer la personne humaine au centre de sa politique », conclut notre source.
Pour rappel, lors de son premier discours, après sa prestation de serment, jeudi 24 janvier 2019, Félix Tshisekedi avait dévoilé ses priorités, parmi lesquelles il y a lieu de citer la pacification de la nation, l’avènement d’un état de droit, la création des emplois, la promotion de l’éducation, la promotion de la presse et média, la promotion des jeunes et femmes, le développement des milieux ruraux, la libre circulation des biens et des personnes, la bonne gouvernance, l’écoute et dialogue.
Elie Bigaba