Dans un message incisif, il accuse les deux leaders d’avoir trahi la volonté du peuple congolais en imposant une transition du pouvoir qui, selon lui, a bafoué la souveraineté nationale et la démocratie.
Une transition contestée
Les élections générales de décembre 2018 en République démocratique du Congo (RDC) ont marqué un tournant historique avec la fin officielle du règne de Joseph Kabila. Cependant, les résultats du scrutin présidentiel ont été largement contestés. L’opposant Martin Fayulu, largement pressenti comme vainqueur par plusieurs observateurs et institutions indépendantes, a dénoncé un “hold-up électoral” orchestré par une entente entre Kabila et Tshisekedi.
C’est sur cette base que Jean Claude Mputu rappelle ce qu’il qualifie de « péché originel » de cette alliance :
« En ce jour-là, vous avez trahi la Constitution, la démocratie et la mémoire de nos martyrs. Vous avez scellé votre alliance sur le dos du peuple, et aujourd’hui, nous en payons tous le prix. »
Un pacte aux conséquences durables
L’activiste reproche aux deux anciens alliés d’avoir privilégié une passation de pouvoir qualifiée de « pacifique et civilisée » au détriment du respect du vote populaire. Il estime que cet arrangement politique a non seulement sapé la confiance du peuple congolais dans le processus électoral, mais qu’il a aussi conduit à une gouvernance marquée par des tensions et une instabilité institutionnelle persistante.
Aujourd’hui, Félix Tshisekedi, réélu en 2023 pour un second mandat, est confronté à de nombreux défis : crise sécuritaire à l’Est, tensions politiques internes, et contestations sur la transparence du processus électoral. Pour Jean Claude Mputu, ces difficultés trouvent leur origine dans l’accord de 2018, qui a posé les bases d’un pouvoir qu’il considère illégitime.
Une mémoire toujours vive
L’intervention de Mputu témoigne du fait que, six ans après cette transition controversée, une partie de la population et de la société civile n’a pas oublié ce qu’elle considère comme une trahison de la démocratie congolaise. L’appel de l’activiste rappelle ainsi que, malgré les discours sur le renforcement des institutions, la légitimité du pouvoir reste un sujet brûlant en RDC.
La question demeure : le pays pourra-t-il un jour se réconcilier avec cette page sombre de son histoire politique, ou ce « péché originel » continuera-t-il de hanter la scène politique congolaise ?