RDC : « On a dit à Tshilombo, il faut organiser le dialogue maintenant. Et notre objectif a été atteint », affirme LAMUKA lors d’une matinée politique de restitution

La base militante de LAMUKA s’est réunie en nombre pour écouter les explications et les retombées de ce tête-à-tête, dans une atmosphère à la fois militante et stratégique. Prince Epenge, porte-parole de la plateforme dirigée par Martin Fayulu, a pris la parole avec force et conviction, s’adressant à l’assistance en Lingala, l’une des quatre langues nationales, pour mieux toucher le cœur de la base.

« To yebisaki Tshilombo : dialogue ezali sik’oyo! » (On a dit à Tshilombo : le dialogue, c’est maintenant !)

« Butu na butu to salaki mpo ete dialogue esalama. L’objectif na biso ekokisami. » (Nous avons travaillé nuit et jour pour obtenir ce dialogue. Notre objectif est atteint.)

Une rencontre aux allures de percée politique

La rencontre entre Martin Fayulu et Félix Tshisekedi, bien que tenue à huis clos, a ouvert la voie à un possible dialogue national, selon les cadres de LAMUKA. D’après Prince Epenge, l’échange a permis de poser clairement les revendications de l’opposition, notamment sur la crise de légitimité électorale, la réforme de la CENI, et la nécessité d’un processus inclusif pour la suite de la transition politique.

Une stratégie d’unité ou de repositionnement?

Alors que certains analystes interprètent cette démarche comme une volonté de décrispation, d’autres y voient un repositionnement stratégique de Martin Fayulu, en prélude aux futures échéances électorales ou à une possible reconfiguration du paysage politique national.

LAMUKA, longtemps considéré comme un bloc dur de l’opposition, semble ainsi vouloir conjuguer mobilisation populaire et ouverture institutionnelle. Prince Epenge a toutefois tenu à rassurer les militants :

« Tozali kobosana te makambo ya kala. Ba élections e salemaki na mayele ya ndenge moko. Kasi solution ezali na dialogue. »

(Nous n’oublions pas ce qui s’est passé. Les élections ont été truquées. Mais la solution passe par le dialogue.)

Et après ?

Les prochaines semaines seront cruciales. Si dialogue il y a, quelles forces politiques seront autour de la table ? Et surtout, quel en sera le contenu ? Pour l’instant, du côté du pouvoir, la présidence n’a pas encore officiellement communiqué sur l’échange avec Fayulu, alimentant autant d’espoir que d’incertitude.

Quoi qu’il en soit, LAMUKA affirme avoir remporté une première victoire symbolique : obtenir que le chef de l’État accepte d’ouvrir la porte à un dialogue. Reste à voir si cette porte restera entrouverte… ou se refermera à la première divergence.