L’AFC/M23 évoque un sabotage du processus de paix
Dans son communiqué, l’AFC/M23 accuse certaines institutions internationales de “saboter” les efforts de paix en imposant des sanctions successives contre ses membres, y compris à la veille des négociations. Le groupe rebelle estime que ces décisions renforcent la position du président Félix Tshisekedi, qu’il accuse de poursuivre une politique belliciste.
L’AFC/M23 affirme également que les forces congolaises et leurs alliés poursuivent leurs offensives sur plusieurs fronts, notamment par des bombardements aériens et l’utilisation de drones de combat CH-4. Selon le mouvement, ces attaques rendent toute négociation impossible.
Des sanctions européennes ciblant le M23 et des responsables rwandais
L’annonce du boycott de l’AFC/M23 intervient alors que l’Union européenne a adopté ce lundi de nouvelles sanctions contre plusieurs responsables du M23 et des forces armées rwandaises (RDF).
Parmi les figures visées côté M23 :
Bertrand Bisimwa, président du mouvement, déjà sous sanctions de l’ONU.
Désiré Rukomera, responsable du recrutement et de la propagande.
John Imani Nzenze, colonel au sein du mouvement.
Jean-Bosco Nzabonimpa Mupenzi, chef adjoint des finances du M23.
Jean Bahati Musanga, actuel gouverneur de l’administration mise en place par la rébellion à Goma.
L’UE a également sanctionné trois hauts gradés de l’armée rwandaise impliqués dans l’Est de la RDC :
Ruki Karusisi, commandant des forces spéciales de la RDF.
Eugène Nkubito, commandant de la 3e division de la RDF, présente au Nord-Kivu depuis août 2022.
Pascal Muhizi, commandant de la 2e division de la RDF, déployée dans l’Est congolais depuis août 2023.
Un coup dur pour la médiation angolaise
Avec le boycott de l’AFC/M23, la tenue des pourparlers de Luanda est désormais incertaine. Kinshasa, de son côté, a confirmé l’envoi d’une délégation, sans en préciser la composition. Reste à savoir si cette médiation pourra se poursuivre sans l’un des principaux protagonistes du conflit.