Certains de ces activistes qui ont contacté la rédaction de Kivuavanir.com signalent que la situation à Misisi est catastrophique quant à cette forme de génocide commise sur les Bashi qui viennent de Bukavu, Kabare, Walungu et Kalehe pour des activités commerciales à Misisi dans le Fizi, l’un des 8 territoires de la province du Sud-Kivu.
L’un de ces défenseurs de droits de l’homme Ézéchiel Namegabe précise que selon les enquêtes qu’ils ont menées, c’est depuis 2018 que les membres de cette tribu sont abattus en animaux par les autochtones de Misisi. En guise des raisons, notre source évoque la haine tribale soit disant que les Bashi qui vont à Fizi dans ce site minier investissent plus que ses autochtones.
Ezéchiel Namegabe signale que depuis 2018 à la date de ce jour, plus de 211 personnes membres de la tribu de Bashi sont tués et nombreux autres blessés en perdant chacun un ou deux membres de leurs corps.
« Nous avons des informations précises et fouillées qui précisent qu’il y a plus de 200 Bashi qui sont tués en territoire de Fizi dans un carré minier qu’on appelle Misisi par fusillade et par armes blanches par des autochtones de Fizi. Seulement par ce qu’ils se distinguent par leur travail de commerce qu’ils exercent en ce lieu. C’est dans cette logique qu’ils montent un plan de les exterminer. Outre les tués, il y a plus de 36 personnes qui ont déjà perdu quelques membres de leurs corps et qui ne sont plus capables d’exercer un métier dans leur vie, ils vivent désormais à demi-morts » regrette cet activiste.
Notre source fait savoir que suite à l’ampleur que prend cet acte, ils ont saisi les autorités provinciales et nationales pour une implication directe afin de mettre fin à cette barbarie tel qu’il le qualifie mais également de reconnaitre et confirmer ce génocide perpétré contre cette tribu.
« Nous avons adressé une lettre au gouverneur de province le 14 Janvier 2021 en l’exhortant, vu la gravité des faits à faire une descente sur terrain et tenir sur place un conseil provincial de sécurité afin de s’imprégner du vrai problème pour des mesures pouvant mettre fin à ces exactions. Après cet alerte, il y a eu mort de 7 autres personnes avec 6 blessés au grand silence de l’autorité provinciale. Nous avons écrit une lettre de rappel réservée à toutes les instances de la République et dans la quelle lettre nous lui avons précisé que si le conseil de sécurité à Misisi n’est pas tenu jusqu’en date du 18 Mars 2021, nous allons engager des actions citoyennes d’extrême envergure afin de faire saisir le pouvoir qu’il y a génocide de Bashi à Misisi » insiste ce dernier.
Pour ce défenseur, les actes que sont en train de subir les Bashi dans le territoire de Fizi sont prémédités et Planifiés. « Selon les informations précises à notre détention, il y a un chef local de Misisi qui réunis les jeunes Bembe et leur dit que lors ce que vous êtes en cours de chemin, vous trouvez un serpent et un Mushi, tuez le Mushi et laissez le serpent. De deux, la même autorité est même arrivée à écrire un papier qu’il a attaché au mur de sa maison sur lequel il écris (MUSHI A COMWE) pour dire que le Mushi soit brulé, chose pratiquée par les autochtones qui passent par là et lisent ces écris. Vu le nombre déjà tué et blessés mais les Bashi sont toujours là, ces derniers disent que les Bashi ne sont pas exterminables et on arrive pas à le mettre en faillite. Ce qui nous confirme que tout est planifié et que rien ne se fait au hasard » décrie-t-il.
D’après Ezéchiel Namegabe dans tout ce qui se passe dans cette hécatombe, la complicité des services de l’état Congolais serait à considérer car selon lui, il n’est pas possible que plus de 200 personnes meurent à un endroit où il y a tous les services de l’état sans entendre le moindre bruit en guise des enquêtes et que tout passe dans un silence radio.
« Le mal est profond et nous sollicitons l’interpellation de toute personne qui a travaillé dans tel ou tel autre service de renseignement, de sécurité et autres étatiques à Misisi depuis 2018. Cela par le fait que le président de la République, gouverneur de province sont tous représentés dans cette entité. A Misisi il y a les Fardc, la Pnc, l’ANR, la Dgm, il y a également l’auditorat, est-ce possible d’arriver à ce bilan où on a tous ces services sur le plan judiciaire et sécuritaire sans aucun effort pour arrêter ces actes, c’est là la complicité » fustige Namegabe.
Eu égard à ce qui précède, les défenseurs de droits de l’homme signalent que ce qui se passe à Fisi est en violation de l’article 16 de notre Constitution qui précise que la personne humaine est sacrée et que l’Etat Congolais a l’obligation de la respectée et la protéger. Ils font savoir que ces atrocités sont également contraire à la charte africaine des droits de l’homme à son article 4 dans lequel il est signifié que toute personne a droit à l’intégrité physique et morale sans vouloir l’arracher arbitrairement ses droits. Toute fois la déclaration Universelle de droits de l’homme dans les lois internationales condamne ces genres d’actes à son article 5 qui stipule que nul ne doit être soumis à la torture ni à des actes cruels, inhumains ou dégradants.
Fort de toutes ces dispositions légales, ces activistes disent ne pas tolérer que le génocide et massacre de Bashi continue à faire la une à Misisi et que les autorités se taisent, ils promettent de continuer à hausser le ton et à mener de plaidoyers pour que le monde entier se saisisse de la question et que le gouvernement provincial du Sud-Kivu et national de la Rdc arrivent à confirmer ce génocide.
Ishara Masisrika