D’après leurs modélisations, les scientifiques ont observé un déplacement de la Zone de Convergence Intertropicale vers l’hémisphère Nord sur une à deux décennies, ce qui crée une “anomalie”, affirment ils.
La question centrale reste celle de savoir : ” est-ce que le réchauffement climatique pourrait provoquer une sorte de << tropicalisation >> de l’hémisphère Nord, en ce qui concerne les précipitations ?”
Dans une étude parue fin juin de l’année en cours dans la revue Nature Climate Change, des chercheurs de l’université de Californie à Riverside ont étudié les effets des émissions de dioxyde de carbone (CO2) sur la ZCIT.
Cette zone forme une ceinture nuageuse autour de l’équateur, composée de masses d’air chaud déplacées par les alizés. Elle est responsable des fortes pluies qui caractérisent les saisons humides, voire les moussons, dans les régions tropicales – représentant environ un tiers des précipitations mondiales annuelles.
Les chercheurs américains soulignent que cette zone est fortement influencée par les variations atmosphériques et climatiques.
Wei Liu, principal auteur de l’étude, explique que dans les régions tropicales comme l’Afrique subsaharienne, l’Amérique du Sud ou les îles du Pacifique, les cultures de café, de cacao, de bananes, de thé ou de palmiers à huile dépendent fortement de ces précipitations saisonnières. Un léger déplacement de la ZCIT vers le Nord, d’environ 0,2°, pourrait avoir des conséquences sérieuses sur l’agriculture et l’économie locales.
Cependant, les simulations climatiques montrent un mouvement inverse pour les siècles à venir en raison d’un réchauffement accru de l’océan Austral.