Le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Carly Nzanzu Kasivita, a réuni ses collaborateurs au tour d’un conseil de sécurité et des ministres, lundi 18 mai, à Goma, chef-lieu de la province. Au menu des échanges, la pandémie mondiale du coronavirus (Covid-19) qui refait surface dans cette partie de l’Est de la République démocratique du Congo.
Des décisions importantes ont été prises par les conseils. Les autorités provinciales ont convenu d’isoler les agglomérations de Kiwanja et Rutshuru-centre situées à plus ou moins 75 km au nord de la ville dès le mercredi 20 mai 2020. Le gouverneur fonde sa décision sur le bulletin épidémiologique du dimanche 17 mai dont 7 nouveaux cas de covid-19 ont été confirmés par l’équipe de riposte à la pandémie du coronavirus.
« Il est possible que nous avions plus des cas au vue de la proximité que ces malades ont eue avec leurs membres de famille. Et pour l’intérêt de nous tous, nous sommes obligés de restreindre les libertés de tous et chacun de nous pendant 14 jours. Il n’y aura pas des voyages pour Bukavu, Butembo, Rutshuru, etc. Et Rutshuru devra être mis en isolement parce que un des malades déclarés Covid-19 a été même à Rutshuru. Il a fait un voyage de Goma jusqu’à Rutshuru et nous suspectons déjà quelques familles. On est sur leurs traces. On va lister les personnes contacts du malade et nous sommes dans l’obligation de les suivre. Nous sommes obligés de confiner toutes les personnes contacts pendant 14 jours à leurs domiciles », a indiqué le gouverneur au cours d’un point de presse.
A en croire nos sources, les 7 nouveaux cas notifiés sont des contaminations locales. Il s’agit des personnes qui ont eu des liens directs avec le cas positif du 10 mai dernier venu de Dar-es-salam (Tanzanie). Trois cas sont situés dans la zone de santé de Karisimbi, trois autres dans la zone de santé de Goma et un dans la zone de santé de Nyiragongo.
Selon le gouverneur, ce dur combat doit être mené entre les dirigeants et les administrés. La population devra faire très attention pour ne pas tomber à l’instar du peuple Brésilien.
« Il est de notre responsabilité de pouvoir prévenir. Je sais que c’est dur pour la population du Nord-Kivu mais nous n’avons pas d’autres choix que de limiter ensemble, de chercher la sécurité collective. En voyant la situation de la pandémie au monde, nous avons intérêt à collaborer. Les gens sont en train de blaguer avec cette question de Covid-19. J’ai même suivi des gens qui disent que la maladie sera un peu tolérante en Afrique et surtout au Congo. Je vous préviens que nous habitons le même méridien que le Brésil. Il faut voir ce qui se passe dans ce pays-là. Donc, ce ne sont pas les conditions géographiques, écologiques qui vont nous protéger. C’est plus nous-mêmes. Il faut vraiment que la population du Nord-Kivu comprenne que nous avons intérêt à collaborer parce que nous ne souhaiterions pas qu’il y ait plus des malades », poursuit-il.
A cette même occasion, l’autorité provinciale a annoncé le début d’un couvre-feu dans la ville de 20h à 5h du matin pour limiter les mouvements des populations et couper la chaîne de contagion. Il rend, désormais, obligatoire le port des masques appelle les services de l’ordre de faire appliquer ces décisions. Tout contrevenant devra payer des amendes.
Notons que la province du Nord-Kivu compte déjà 15 cas positifs dont 4 guéris.
Patrick Kambale