La position du Dr Dénis Mukwege sur la tenue des élections crédibles, transparentes et apaisées restre inchangée : la démission du président Kabila et son gouvernement. En effet, au lendemain de l’annonce du report des élections par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le Prix Nobel de la Paix 2018 tire, une fois de plus sur les acteurs politiques de la RDC du manque de volonté d’amener le peuple aux élections initialement prévues le 23 décembre courant.
« Aussi longtemps que l’actuelle gouvernance reste en place, n’importe quel scénario électoral ne mènera qu’à plus de violence, plus d’instabilité et un plus grand risque de sombrer dans la dictature« , redoute Dr Mukwege, cité par New York Times.
Selon le Gynécologue congolais la communauté internationale devrait renforcer les sanctions contre Joseph Kabila et ses proches jusqu’à la démission.
« Les Etats-Unis et d’autres puissances mondiales doivent mettre en oeuvre des pressions contre le président Kabila maintenant, pour qu’il soit bien clair que les violences des forces gouvernementales contre des civils innocents sont inacceptables. (…) Le président Kabila doit démissionner, et son groupe de copains corrompus doit être remplacé« , souligne le Prof Dr Mukwege.
L’on note que dans plusieurs sorties médiatiques depuis le début de l’année, le Dr Mukwege fustige le silence du pouvoir de Kinshasa face aux violences perpétrées contre les activistes pro démocratie exigeant les élections. Il cite notamment les répressions sanglantes lors des manifestations pacifiques, les attestations arbitraires, les tueries et bien d’autres formes de violences.
D’après le docteur, « Joseph Kabila et ses généraux corrompus » ne devraient pas ignorer cela.
Dans ses propos, le Gynécologue prône toujours une transition sans Kabila pour offrir au peuple congolais des élections crédibles et dont les nouveaux animateurs des institutions publiques devront être des personnes qui méritent.
Pour rappel, à trois jours des scrutins, Corneille Nangaa, président de la Commission électorale nationale indépendante a annoncé jeudi dernier que, pour des raisons d’ordre logistique, la centrale électorale ne pourra organiser les élections que le dimanche 30 décembre 2018; soit sept jours après la date prévue dans le calendrier électoral.
Jusque-là, notons-le, plusieurs observateurs s’interrogent sur le respect de cette date par la Ceni pour que les scrutins se tiennent réellement en RDCongo.
Jean-Marie Mulume