Une commission ad hoc a été constituée au cours de cette séance plénière pour analyser le réquisitoire de l’auditeur général des FARDC visant l’ancien chef de l’État Joseph Kabila, aujourd’hui sénateur à vie. Ce groupe de travail dispose d’un délai de 72 heures pour mener ses investigations et rendre ses conclusions en vue d’un débat ultérieur en plénière.
Selon des informations recueillies auprès de l’institution, les sénateurs sont divisés sur la procédure à suivre. Une partie d’entre eux estime que la levée d’immunité doit être décidée par le Congrès, conformément à l’article 224 du règlement intérieur du Sénat. D’autres, en revanche, jugent que la démarche actuelle est légitime.
La réunion s’est tenue à huis clos, reflet de la gravité du dossier et du statut particulier de la personnalité concernée. L’enjeu est de taille : Joseph Kabila, ancien président de la République durant près de deux décennies, est accusé de liens avec la rébellion M23/AFC et fait l’objet d’allégations très graves, incluant crimes de guerre et atteintes aux droits humains.

Initialement programmée pour 13h, la plénière a accusé un important retard. Dès les premières heures de l’après-midi, les couloirs du Sénat étaient empreints d’une atmosphère lourde, nourrie par l’attente fébrile du deuxième point inscrit à l’ordre du jour : l’examen de la requête visant Joseph Kabila.
La première partie de la séance, publique mais non diffusée à la télévision nationale, portait sur une question orale adressée au ministre de l’Enseignement supérieur. Ce n’est qu’après cette étape que les sénateurs se sont enfermés pour discuter de la levée d’immunité.
La commission technique mise en place aura également pour mission d’écouter la version de l’ancien président, bien que ce dernier réside hors du pays depuis plus d’un an.
L’initiative du Sénat ne fait pas l’unanimité. Plusieurs figures de l’opposition dénoncent une démarche juridiquement discutable. À leurs yeux, seule une session conjointe du Parlement (Congrès) est habilitée à traiter la question de l’immunité d’un ancien chef de l’État, conformément à la loi relative à leur statut.
Ce dossier, aussi délicat que symbolique, place les institutions congolaises face à un moment politique décisif, mêlant droit, mémoire et enjeux de stabilité.