Dans son message adressé à la Nation congolaise ce mercredi 20 juillet, le président national du parti politique, Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP), Franck Diongo a passé au peigne fin la situation globale à travers la République Démocratique du Congo. De la politique à la sécurité passant par le social, l’économie ou les différents projets du gouvernement, Franck Diongo n’a rien laissé à son passage.
Abordant les différents projets plébiscités par le gouvernement, Franck Diongo a critiqué le programme du développement de 145 territoires.
Pour lui, le projet de développement de 145 Territoires est la variante des programmes de 5 chantiers ou de la révolution de la modernité décriés autre fois. A l’en croire ce projet n’est qu’une vaste opération d’un nouveau détournement déguisé des fonds publics.
« Il est un programme de développement local (PDL) juridiquement illégal, techniquement mal planifié, politiquement irréaliste et scientifiquement réfutable », a-t-il dit.
Pour s’en rendre compte, avance Franck Diongo, il suffit d’analyser minutieusement ledit projet en son coût estimatif global de 1.660.101.312 de dollars échelonné en trois exercices à raison de 300 millions de dollars en 2021, 700 millions de dollars en 2022 et 600 millions de dollars en 2023, avec un dispatching équitable de 10 millions de dollars par territoire.
« A ce jour, le gouvernement révèle avoir mobilisé 450 millions de dollars et a même recruté trois agences d’exécution du projet à savoir, Bureau Central d’Etudes et Coordination (BCECO), Cellule d’exécution des Financements et faveur des Etats Fragiles (CEFFEF) et le Programme de Nations Unies pour le Développement (PNUD) ; c’est une irrégularité de trop au regard de la Loi n°10/010 du 27 avril 2010 relative aux marchés publics qui dénonce l’inadaptation de l’Ordonnance-Loi n°69-054 du décembre 1969 et ses mesures d’exécution », a-t-il révélé.
Parlant d’irrégularité, Il estime que la BCECO étant une structure provisoire créée en 2002, n’existait que pour répondre aux exigences des partenaires techniques et financiers de la RDC, avant la promulgation et la mise en application de la loi précitée. « A ce titre, elle est inappropriée pour intervenir et recevoir des offres ou conclure un quelconque marché au profit de l’Etat », a-t-il martelé.
Selon politico.cd qui nous livre cette information, Franck Diongo pense que le PNUD est une institution technique spécialisée des Nations Unies qui ne peut intervenir dans le cadre de passation des marchés publics en qualité d’Agence d’exécution.
« Son implication non seulement s’écarte de son but principal pour lequel il a été créé, mais aussi posera certes, le problème de sa responsabilité en cas de malversation financière », a argué F. Diongo.
Tenant compte de tout ce qui précède, cet acteur politique note que le gouvernement actuel a :
Violé la loi sur les marchés publics qui détermine clairement, les organes et institutions légales en la matière notamment, les autorités contractantes, la cellule de gestion et les autorités de régulation desdits marchés publics ;
Méprisé la loi en ce que, la structuration des organes du projet de 145 territoires, ne définit ni les responsables, ni les attributions desdites agences d’exécution conformément à la loi susmentionnée, écartant ainsi tous les ministères de tutelle ;
Intégré le BCECO et CEFFEF qui pourtant, relèvent des Ministère des finances et du plan, pendant que le PNUD est un organe des Nations Unies qui ne rentre pas dans les compétences légales ;
Consacré la discrimination dans le cas de projet PDL 145-T en ce sens qu’il exige d’une part, une caution de 2 millions pour y participer, et d’autre part, l’expérience professionnelle de 2 à 10 millions de dollars excluant les PME congolaises et les congolais, personnes physiques qu’on veut paradoxalement faire d’elles des millionnaires ;
Initié un projet inéquitable, lorsqu’il repartit de manière égalitaire la somme de 10 millions de dollars par territoire ; ce qui consacre l’injustice sociale, étant donné que tous les territoires n’ont pas les mêmes superficies, moins encore le même degré de pauvreté ou les mêmes problèmes, illustration faite notamment, les territoires des Provinces de Haut Katanga, Bas-Uélé, Maniema, Sankuru … ;
« Comment entreprendre les réseaux routiers uniquement avec les routes de déserte agricoles, sans inclure celles d’intérêt provincial et national ; en l’absence d’un plan national du développent intégré des infrastructures de transport ?», s’est-il interrogé.
Ainsi, d’après le président national de cette formation politique, ce programme PLD 145-T est électoraliste, propagandiste voire du sou-poudrage car, pour lui, « le processus de planification du développement d’un territoire voudrait que l’on parte d’abord, de l’identification des besoins des communautés locales tenant compte des réalités du terrain ensuite, de l’élaboration des stratégies, de la mobilisation des ressources ou moyens et enfin, de la mise en œuvre et de l’évaluation ».
Marie Rose