Dans sa mission d’accompagner le processus électoral en cours en République démocratique du Congo, le Centre africain de paix et gouvernance (CAPG) vient d’envoyer sur le terrain près de cent observateurs électoraux dans la province du Sud-Kivu. A l’issue d’une réunion de mise au point organisée à leur intention, ce mercredi 26 décembre 2018 à l’hôtel Délicia en commune d’Ibanda dans la ville de Bukavu. Ces jeunes, issus de différentes organisations de la Société civile se disent prêts à observer en toute responsabilité, impartialité et non-violence les élections prévues dimanche 30 décembre prochain en République démocratique du Congo.
Selon le président du CAPG, le travail de ces jeunes observateurs et des comités locaux de paix (CLP) contribueront à la crédibilisation des élections de ce dimanche.
« En dehors de ces observateurs accrédités par la CENI qui seront déployer ce dimanche 30 décembre dans les centres et bureaux de vote, il ya les membres de nos comités locaux de Paix, médiation et suivi du processus électoral (CLP) qui vont continuer leur tâche habituelle de monitoring de différents cas de violation observée dans différents coins et recoins. Tout cela nous permettra d’élaborer un rapport fouillé et bien documenté permettant de juger de la crédibilité, liberté et transparence des scrutins de ce dimanche prochain », confie Bienvenu Karhakubwa.
Considérant le combat de la société civile pour amener les acteurs politiques à souscrire à la voie des élections, Karhakubwa reste convaincu ces scrutins devront refléter la volonté du peuple et non le contraire.
« Comme acteurs de la société civile, nous nous sommes beaucoup battus pour ces élections, nous devons les accompagner et faire en sorte qu’elles nous produisent des résultats reflétant la volonté de notre peuple, pour autant que cela dépendra de nous. Ceux qui pensent autrement et qui voudront gâcher cette fête de notre peuple d’aller élire de nouveaux dirigeants en porteront la responsabilité… », prévient-il.
De ce fait, le CAPG en appelle à la responsabilité des électeurs d’opérer un choix judicieux, d’éviter de voter pour les corrompus mais plutôt pour des personnes compétentes.
« Dans l’entretemps ns appelons notre peuple à plus de responsabilité dans le vote qu’il va opérer. Il va éviter notamment de voter pour des corrompus-corrupteurs qui viennent lui distribuer de l’argent, habits, polos et un peu des poissons et du riz, seulement pendant la campagne électorale. S’il y a parmi notre peuple ceux qui ont reçu ces choses, ce n’est pas grave jusque-là, seulement qu’ils reprennent conscience, se relèvent et votent en âme et conscience pour les personnes compétentes et intègres, je veux dire aux valeurs morales éprouvées, qui peuvent révéler le pays et travailler pour une gouvernance de la chose publique au service de l’intérêt collectif et non voter pour des égoïstes au service de leurs propres ventres », exhorte le coordonnateur national de la campagne Cap vers les élections pour le renouvellement et le rajeunissement de la classe politique en RDC.
Au cours de cette retraite stratégique, Maître LeBon Ciza, superviseur principal de la mission d’observation du Centre Centre Africain de Paix et Paix (CAPG), a relu à l’intention des observateurs la Charte de bonne conduite des observateurs électoraux en RDC avant de les amener à signer individuellement l’Acte d’engagement de l’observateur électoral.
De leur côté, les observateurs ont exprimé leur sentiment de satisfaction et se sont engagés à travailler dans la paix, la non-violence, l’impartialité et le professionnalisme. Ils ont demandé à la CENI de pouvoir mettre à la disposition de l’opinion publique le calendrier global actualisé après le report des scrutins au 30 décembre 2018. Ce qui permettra à l’opinion d’avoir des précisions sur certaines dates phares telles que la proclamation des résultats provisoires, le délai de recours et traitement des contentieux, à quand la proclamation de résultats définitifs, l’installation du nouveau président etc.
Les observateurs ont, en outre, échangé sur le contenu du rapport qu’ils devront produire, notamment ils se sont accordés sur la fiche de rapport individuel d’observation, la fiche d’observation du dépouillement, la grille de score réalisé par chaque candidat aux scrutins présidentiel, législatif national et provincial, ainsi que les formulaires de rapport d’incidents graves observés, …
En tout cas, disons-le, cette retraite stratégique des observateurs du CAPG laisse croire que la société civile est très engagée pour se prononcer objectivement sur la crédibilité, la transparence et la liberté de ces scrutins.
Pour rappel, le CAPG a fait le monitoring de différentes violations observées pendant la campagne électorale à travers ses comités locaux de Paix, médiation et suivi du processus électoral (CLP) installés dans les différents quartiers de la ville de Bukavu. Le rapport d’observation électorale du CAPG révélera donc beaucoup de choses sur le déroulement de ces élections. Wait and see, dit-on.
Jean-Marie Mulume