De nombreux Congolais résidant à l’étranger vivent un véritable drame.
Il s’agit principalement des personnes ayant gardé la nationalité congolaise. Certaines l’ont fait par choix et d’autres pour ne pas avoir réussi à obtenir la nationalité du pays d’accueil. Le problème qui les préoccupe tous concerne le renouvellement de leur passeport congolais.
Il y a moins d’un an encore, ce document coûtait si cher que le Président de la République lui-même a dû s’impliquer pour obtenir que son prix soit revu à la baisse. Quoiqu’il en soit, contrairement à la promesse du Président, il ne coûte pas moins de 130 euros dans les pays de occidentaux.
Revenons aux Congolais vivant dans des pays occidentaux. Ceux d’entre eux qui ont conservé la nationalité congolaise doivent renouveler leur séjour en des délais réguliers et pour d’autres même annuellement. Beaucoup d’entre eux ont fait une demande de nouveaux passeports congolais pour lesquels les délais de « capture » comme on le dit dans nos missions diplomatiques se révèlent trop longs. Pour en avoir une idée, si un requérant sollicite un passeport actuellement auprès de l’ambassade du Congo-Kinshasa à Bruxelles, il sera convoqué au plus tôt au mois d’avril voire mai pour se faire « capturer ». Ajoutez à cela que entre le moment où il est enregistré et le moment où le passeport est livré il faut compter au moins 3 mois.
Obtenir un passeport congolais en dehors de la République démocratique du Congo est un parcours « interminable et de fois peu probable », se plaignent les Congolais vivant à l’étranger. Il faut parfois de longues procédures et débourser plus d’argent que le montant habituel auprès des ambassades ou des représentations de la RDC, se sont-ils exprimés, ce samedi 08 octobre 2023 à kivuavenir.com .
Depuis 2020, un Congolais vivant en Afrique du Sud par exemple dit toujours attendre son passeport.
“J’avais appliqué le 15 avril 2020, j’ai payé une somme de 4040 rands, soit 281 USD. Lorsque j’ai vu que ça trainait après trois mois, ils m’ont dit que ton passeport est en cours. Et jusque-là il n’y a toujours pas de précisions “, se plaint-il.
Hassan B qui vit à Livingstone en Zambie a quant à lui fait face à d’autres réalités dont les frais supplémentaires à payer.
“Le prix du passeport qui nous a été présenté, c’était 160 dollars. Après il y a eu des frais supplémentaires : 10 dollars pour quelqu’un de l’ANR, et ensuite 20 kwacha [1,10 USD] pour la farde. Au total ça nous a fait 170 dollars et 20 kwacha. Le passeport a duré 1mois et deux semaines pour l’avoir “, a-t-il déclaré.
Hors de l’Afrique, quand on est à Paris, le passeport congolais s’acquiert après une galère, selon un autre congolais.
“Tout est en ligne depuis l’avènement de covid. Vous payez directement en ligne. Ça atteint les 150 euros. Mais il faut avouer que sur ce site l’unique chose qui marche bien c’est le paiement. Le reste, il faut attendre plus d’un mois pour la capture. Un mois ou 45 jours pour le passeport. L’ambassade cause quand même beaucoup de préjudices aux compatriotes congolais pour faire leurs passeports “, poursuit-il.
Les exigences diffèrent donc, pour l’obtention d’un passeport congolais, auprès des services de représentation d’une ambassade à une autre, selon que l’on soit en Afrique ou en Europe.
Une source anonyme nous a révélé que, certains dossiers de requérants parviennent à Kinshasa sans frais d’impression. Les ambassades les utiliseraient comme frais de fonctionnement en attendant la réception des leurs depuis Kinshasa. D’où ce retard dans l’obtention du passeport à l’étranger. La Conséquence de cette gestion est que de milliers de nos compatriotes sont présentement devenus des sans papiers parce qu’incapables de renouveler leur séjour dans les pays d’accueil. Beaucoup ne peuvent plus travailler, étudier ou encore sortir de leur pays d’accueil de peur de ne plus revenir. Le ministère congolais des Affaires étrangères est-il conscient de l’état de détresse dans lequel il a plongé nos compatriotes?
Pour Jacques M ,il est temps de lancer un appel au Président de République, au gouvernement national, à nos députés aussi bien nationaux que provinciaux pour qu’ils entendent le cri de détresse lancé par les Congolais de l’Etranger.
Jeremie Baraka