Les deux principales confessions religieuses de la République Démocratique du Congo appellent de nouveau le Président Félix Antoine Tshisekedi à faire confiance aux leaders religieux, en particulier aux pasteurs, dans leur rôle d’accompagnement citoyen et de médiation nationale.
Lors d’une conférence de presse tenue à Kinshasa, les représentants de la CENCO ont insisté sur la portée nationale et inclusive du pacte social, conçu comme un outil de reconstruction de la confiance entre gouvernants et gouvernés. Ce document, fruit de longues consultations menées avec diverses composantes de la société civile, propose une série d’engagements pour favoriser la stabilité politique, la cohésion sociale, la lutte contre la corruption et la bonne gouvernance.
« Ce pacte n’est ni une opposition politique ni une manœuvre cachée. C’est un appel au dialogue sincère et à la responsabilité partagée pour sauver la nation », a déclaré l’Abbé Donatien Nshole, Secrétaire général de la CENCO.
Une interpellation directe au Chef de l’État
La CENCO a exprimé son étonnement face à certaines réactions de l’exécutif, qu’elle juge défiantes et méfiantes à l’égard des initiatives ecclésiastiques. Dans son message, elle a rappelé que les Églises ont toujours joué un rôle fondamental dans la pacification du pays, notamment lors des dialogues politiques et du processus électoral.
« Nous demandons humblement au Président de la République de faire confiance aux pasteurs. Notre seule ambition est le bien du peuple congolais », a souligné un évêque membre du comité permanent.
Cette demande fait suite à plusieurs signes de tension entre les institutions étatiques et les confessions religieuses, notamment à la suite des critiques émises par la CENCO sur la gestion du processus électoral, la sécurité dans l’Est du pays, et la gouvernance publique.
Un appel à la conscience collective
Dans leur communiqué commun, la CENCO et l’ECC ont insisté sur l’urgence d’un engagement fort autour du pacte social, afin de prévenir une détérioration du climat sociopolitique. Elles appellent tous les acteurs – politiques, économiques et sociaux – à s’approprier ce cadre de dialogue, à travers des concertations ouvertes et transparentes.
« Il ne s’agit pas d’un texte figé. Le pacte social est un point de départ pour restaurer la confiance et répondre aux attentes d’un peuple qui aspire à la justice, à la paix et au développement. »
Réactions et perspectives
Du côté de la présidence, aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée. Toutefois, certains analystes estiment que cette démarche des Églises pourrait relancer une dynamique de réforme, à condition que le pouvoir en place l’accueille dans un esprit de coopération.
Pour l’heure, la CENCO et l’ECC maintiennent leur position : elles continueront à accompagner le peuple congolais dans sa quête de justice sociale, de dignité humaine et de gouvernance éthique, avec ou sans l’aval politique.