L’homme qui lutte contre Ebola depuis trente-neuf ans, a encore du pain sur la planche et du travail au laboratoire. Le désormais célébrissime Virologue Congolais, qui est entré en contact avec le Virus Ebola en 1976 a fait certaines révélations, jeudi, en marge de l’information donnée sur sa molécule de traitement de Ebola. De ces révélations, il nous revient de remarquer cinq autres défis qui l’attendent avec toute la communauté Congolaise très intéressée.
1. LE DÉFIS SUR LES RÉSERVOIRS DU VIRUS
Le docteur Muyembe Tamfum affirme qu’il ne sait pas encore localiser Ebola : « Nous axons la recherche sur les réservoirs du Virus, car nous ne savons toujours pas d’où vient Ebola en RDC ». En 1976 le Virus Ebola était bien situé en province de l’Equateur. Ebola dont le vrai nom est Legbala,dans la langue Ngbandi de la tribut du Maréchal Mobutu, est une rivière de 250 km avec comme confluent la Mongala. Ce premier réservoir du Virus est très éloigné du Nord-Kivu. Même son approche géographique avec Kikwit dans l’ex-province de Bandundu est un autre défi pour faciliter les recherches scientifiques sur la vraie identité du Virus.
2. LE DÉFIS DE LA RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DE LA TRANSMISSION
Le docteur Muyembe parle aussi des difficultés spécifiques à bien déceler la transmission entre les foyers du Virus Ebola. Cette difficulté est aussi dans la surveillance de la maladie, dans un pays continent où certains coins sont inaccessibles. Avec 516 zones de santé en RDC et des infrastructures délabrées, le retard dans les enquêtes et prélèvements ne facilitent pas la tâche aux chercheurs.
3.LES TRAITEMENTS EXPÉRIMENTAUX ET LEURS PARRAINAGES
La molécule mAB114 est une Fierté Exclusivement Congolaise du professeur Muyembe. Il est le Directeur Général de l’institut National de Recherche Biologique depuis vingt-et-un an mais dépend de l’aide extérieure pour ses recherches. Sa molécule est parmi les cinq autres traitements expérimentaux disputés entre les laboratoires occidentaux. Le professeur Stanislas Kisangani Endanda, intellectuel du Nord-Kivu, a même proposé que les parrains ne prennent pas ce succès au détriment du docteur Muyembe Tamfum.
4.LA COMMUNICATION POLITIQUE AU DÉTRIMENT DE LA SCIENCE
En lisant les inquiétudes du professeur Stanislas Kisangani Endanda qui prévient qu’il ne faut pas que ceux qui ont apporté un appui partiel prennent le dessus sur la valeur scientifique des recherches du professeur Muyembe, on devine les assauts Olympiens des uns et des autres. Certes que le docteur Muyembe a eu les soutiens de l’Agence des États-Unis pour le développement International et de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale, cette dernière avec 23 millions de dollars de contrat ; la communication politisée de sa molécule doit être atténuée. La présidence de la république démocratique du Congo qui, elle aussi s’est mobilisée doit réfléchir deux fois.
5.LA VALEURE SOCIALE DE CETTE GRANDE DÉCOUVERTE
Comme à l’époque de Louis Pasteur face à Napoléon III au 19ème Siècle, la découverte du Docteur Muyembe Tamfum doit être au cœur de la population et non favoriser le pouvoir politique. Les bénéfices industriels et technologiques doivent suivre aussi la pureté et le désintéressement de la science.
MAGLOIRE PALUKU