Ce mécanisme permet aux parents de verser les frais selon leurs moyens, petit à petit, sans pression excessive. Dans une ville où la précarité économique due à la crise humanitaire empêche souvent les enfants d’aller à l’école, cette approche commence à faire échos.
« Ici, on ne nous force pas à tout payer d’un coup. On peut donner 1 000, 2 000, 5 000 francs congolais. Même avec 10 000, on commence à recevoir les récits pour l’enfant », explique Maman Thérèse, une vendeuse de rue et mère de trois enfants. « Grâce à ce système, mes enfants sont restés à l’école cette année. Avant, je devais parfois choisir entre nourrir ma famille ou payer les frais. »Le promoteur de l’école, M. Albert Jomba, explique que l’idée est née de l’observation directe des difficultés rencontrées par les parents en cette période dans la ville de Bukavu.
« Nous avons constaté que beaucoup de familles étaient prêtes à payer, mais qu’elles n’avaient simplement pas les moyens de verser 50 ou 100 dollars en une fois. Avec le système Mutuelle, elles peuvent fractionner le paiement sur plusieurs semaines, même en 10 tours si nécessaire. Cela leur permet de garder leurs enfants à l’école et à nous, de continuer à fonctionner. »
Selon lui, ce modèle a eu un effet immédiat : augmentation du taux de présence, amélioration du lien avec les familles, et même un léger surplus dans les recettes de fonctionnement.
« Ce n’est pas que les gens ne veulent pas payer. C’est juste qu’il faille leur offrir une manière réaliste de le faire. Depuis la mise en place de cette méthode, nous avons vu une vraie croissance. On compte plus de 10 000 francs congolais déposés chaque jour à l’école par différents parents. Ce sont de petits montants, mais mis ensemble, ils font fonctionner toute une institution. »
Le système ne s’arrête pas au volet financier. Il intègre aussi un suivi du bien-être de l’enfant.
« Quand un enfant arrive à l’école et qu’il a mangé, qu’il a de l’eau, qu’il est propre… cela montre que les parents se sentent moins accablés. Ils peuvent mieux s’occuper de leurs enfants », ajoute Madame Rachel, enseignante.
« Ce modèle remet les parents au centre de la communauté éducative. »
Dans un pays comme la République démocratique du Congo, où l’éducation est confrontée à plusieurs défis, l’exemple du complexe scolaire Nova Stella pourrait bien inspirer une révolution silencieuse. Une pédagogie de la compassion et de l’adaptation, où chaque franc, chaque effort, chaque enfant compte.