Covid-19 au Sud-Kivu : Le retard dans la prise en charge des malades occasionne un nombre élevé des décès.(Dr. Mubalama)

Le docteur Mubalama, médecin au centre hospitalier Saint Luc de Bukavu alerte sur le retard dans la prise des personnes malades au corona virus dans la ville de Bukavu, épicentre de la covid 19 dans  la province du Sud-Kivu.

Dans une interview accordée à Kivuavenir.com ce mercredi 11 Août 2021, le Médecin directeur du centre hospitalier Saint Luc, Docteur Mubalama Cizungu Eugène, a indiqué que le retard dans la prise en charge des malades atteints de la Covid-19 est la cause majeure des décès en répétition dans le chef-lieu de la province du Sud-Kivu.
Pour le médecin directeur du centre hospitalier Saint Luc,si beaucoup de personnes malades atteintes par le covid 19 meurent chaque jour dans des hôpitaux, cela est justifié par le fait que les médecins et autres personnels soignant interviennent avec un grand retard pour leur prise en charge.
Selon ce spécialiste en santé, l’intervention urgente de la part des personnes en blouse blanche epargnerait certaines personnes malades à mourir trop vite, car des traitements et suivis en leur faveur pourrait aider à sauver la situation.

« On remarque souvent les décès dans plusieurs hôpitaux aujourd’hui parce que nous venons en retard. Si les malades sont consultés à temps, il y a des décès qu’on éviterait. Je ne dis pas qu’on sauverait tout le monde mais un grand nombre serait sauvé s’ils sont consultés à temps « , estime le Dr Mubalama.

Selon Docteur  Mubalama, les cas de décès sont signalés souvent  dans trois hôpitaux choisis par les autorités sanitaires de la province pour la prise en charge des personnes postés positives au covid 19 dans la ville.
Avec un taux élevé des décès, il n’y pas à s’étonner du fait que chaque jour des nouveaux cas s’enregistrent dans la province et pour tant seules trois structures sanitaires sont concernées pour la prise en charge des malades à Bukavu, chose qui est normale, fait savoir ce dernier.
Pour lui, les personnes soignant ne peuvent pas s’occuper de toutes les personnes au même moment dans des hôpitaux, vu le manque l’insuffisance d’autres structures sanitaires de la place qui sont moins équipées pour s’engager dans cette lutte.
De ce fait, le numéro un de Saint Luc recommande aux personnes malades de cesser avec l’auto-médication car, d’après cet expert, ce traitement qui ne donne que des mauvais résultats fait oublié à ces dernières de consulter les experts dans les domaines.

 » Ce qui explique le taux de décès que nous avons, imaginez quelqu’un qui arrive à l’hôpital alors que les symptômes ont commencé bien avant, il a commencé par s’automediquer, en prenant le paracétamol contre la fièvre, en prenant l’amoxycilline ou les autres antibiotiques. C’est lorsqu’il a des difficultés respiratoires, c’est maintenant qu’il vient à l’hôpital. Alors que si le malade, dès qu’il présente les premiers signes, ça peut être la fièvre seulement, pouvait se faire consulter immédiatement, comme ça le médecin va rechercher d’autres signes et verra si c’est important de faire le test « , explique-t-il.
Les trois structures médicales choisis par la province pour donner des traitements aux patients de cette maladie dangereuse, Covid 19, sont entre autres: L’hôpital provincial  général de référence de Bukavu, l’hôpital de Panzi ainsi que l’hôpital Saint Luc, toutes sont situées à Bukavu.
Certains autres  hôpitaux et centres hospitaliers sont moins équipées pour s’engager dans cette aventure d’assurer un bon suivi et traitement aux maladies atteintes par cette épidémie.
Depuis le début de l’épidémie déclarée le 10 mars 2020, le cumul des cas est de 52.432 cas confirmés, dont 52.431 et 1 cas probable. Au total, il y a eu 1.050  décès et 30.380 personnes guéries. La province du Sud-Kivu, a dépassée  la barre de deux mille (2.000) cas positifs de Coronavirus. Elle est de ce fait dans le top 5 des provinces les plus affectées par la pandémie de Covid-19.
D’après les constats fait par kivuavenir.com, les mesures prises par l’autorité provinciale du Sud-Kivu semblent avorter car certaines personnes en font comme si la maladie n’existe pas.
Dans le chef-lieu de la province du Sud-Kivu, la clinique saint Luc a beaucoup de réalisations à son actif depuis sa création en 2009.,  dit fièrement, et sans ambages,son médecin directeur devant la presse présente à cet entretien. Pour lui, Une réussite méritée grâce à son équipe médicale et infirmière toujours enthousiasmée à s’occuper d’abord des malades, c’est pourquoi il rassure qu’au sein de cet hôpital, le maitre-mot est le souci de mieux faire.
« Notre besoin est de pouvoir adapter la médecine occidentale aux réalités congolaises « , conclut, sur un ton confiant, Dr MUBALAMA CIZUNGU

Jeremie Baraka