Le député Josué Mufula « n’est pas du tout satisfait » des réponses de Christophe Lutundula, Vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, consécutives à sa question écrite sur le retard dans l’octroi des passeports.
Pour l’élu de Goma, M. Lutundula ne doit pas se plaindre, il doit plutôt trouver des solutions pour que les congolais obtiennent très vite les passeports. L’élu de Goma regrette même que la législature soit arrivée à terme. Sinon, il aurait fait évoluer son initiative d’information parlementaire (question écrite ) en une autre initiative de contrôle parlementaire beaucoup plus contraignante (interpellation ou Motion de défiance).
En date du 13 août 2023, le député Josué Mufula a adressé une question écrite à Christophe Lutundula, Vice-Premier ministre, ministre en rapport avec le retard dans l’octroi et le prix variable du passeport congolais.
Voici les réponses de M. Lutundula transmises en date 3 novembre 2023:
« En ce qui concerne le retard dans l’octroi ou la livraison des passeports, il y a lieu de retenir qu’il est dû essentiellement à l’obsolescence et à la vétusté des équipements d’impression des passeports utilisés par l’opérateur LOCOSEM dont le contrat signé avec le Gouvernement en octobre 2020 n’avait pas prévu leur renouvellement. En effet, cette société s’était contentée d’hériter des équipements laissés par sa maison-mère SEMLEX, en place depuis 2016, et de les utiliser jusqu’à ce jour. Nos efforts, à travers le comité de suivi susmentionné, pour exiger à cette entreprise d’installer des nouvelles machines lors de la négociation de l’avenant au contrat d’octobre 2020 signé en novembre 2021, se sont avérés vains, LOCOSEM ayant refusé de réinvestir au motif que le contrat de 2020 prévovait juste l’entretien et la maintenance des équipements laissés par sa maison-mère SEMLEX au terme du contrat BOT signé en 2016 avec le Gouvernement. C’est, du reste, ce refus de réinvestir de LOCOSEM, combiné avec la ferme recommandation de la DGCMP de ne plus renouveler le contrat avec cette entreprise, à cause des conditions financières prédatrices et de ses faiblesses techniques, qui a justifié le lancement d’un appel d’offres pour la désignation d’un nouveau producteur des passeports dont les prestations démarrent avant la fin de cette année », répond Lutundula.
Quand au prix, voici sa réponse :
« S’agissant du prix de passeport, je vous confirme qu’il est de 99 $ (dollars américain quatre-vingt-dix-neuf) depuis que le Président de la République Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO l’a personnellement fixé à la reprise de la production des passeports en octobre 2020 et ce, après qu’il eût été de 185 $ de 2016 à fin 2020 au terme du contrat de cinq ans avec SEMIEX. Il reste, cependant, que l’impatience de certains requérants et leurs pressions pour obtenir des passeports dans des délais raccourcis donnent lieu à des arrangements et à des pratiques de corruption qui font monter le coût total d’acquisition du passeport à des montants proches ou même au-delà de celui que vous avancez dans votre question écrite. Dans tous les cas, le prix du passeport est versé à la SOFIBANQUE moyennant un reçu délivré au requérant. Il est facile de vérifier le montant exact versé au Trésor Public », réagit-il.
Et de conclure :
« C’est ici l’occasion pour moi d’inviter nos compatriotes au civisme et à la responsabilité, non seulement par le respect des délais fixés pour le retrait des passeports, mais aussi et surtout par le bannissement des pratiques avilissantes de corruption des agents de l’Etat, tout en les appelant à dénoncer ceux de ces agents qui monnayent leurs prestations. Nous sommes prêts à sanctionner tout agent reconnu coupable des actes de rançonnement des congolais pour l’acquisition des passeports. Votre contribution, Honorable, ainsi que celle de l’ensemble des représentants du peuple dans la sensibilisation de la population au respect des conditions règlementaires d’obtention des passeports est à ce sujet ne peut être que la bienvenue », conclut-il.