Une rencontre stratégique malgré la fin de la médiation angolaise
Depuis plusieurs mois, l’Angola s’était positionné comme un acteur clé dans les efforts de désescalade entre Kinshasa et Kigali, notamment à travers l’Accord de Luanda signé en 2022. Toutefois, le ministre angolais des Affaires étrangères, Téte António, a récemment déclaré que son pays ne jouerait plus ce rôle de médiation, laissant ainsi la responsabilité aux parties concernées et aux autres instances régionales, comme la Communauté des États de l’Afrique de l’Est (EAC) et l’Union africaine.
Malgré ce retrait, la rencontre entre Tshisekedi et Lourenço témoigne du maintien des relations bilatérales entre la RDC et l’Angola. Selon Téte António, les deux chefs d’État ont convenu de « maintenir une concertation et des consultations régulières » sur les questions régionales et bilatérales.
Des enjeux sécuritaires et économiques au cœur des discussions
La visite de Félix Tshisekedi à Luanda s’inscrit dans un contexte marqué par une recrudescence des tensions sécuritaires dans l’est de la RDC, où le M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa, poursuit ses offensives. L’Angola, bien qu’ayant mis fin à sa médiation directe, reste un acteur influent dans la région et pourrait continuer à jouer un rôle diplomatique en coulisses.
Par ailleurs, les relations économiques entre les deux pays étaient également à l’ordre du jour. La RDC et l’Angola partagent une frontière de plus de 2 500 km et ont des intérêts communs, notamment dans le secteur pétrolier, le commerce transfrontalier et la coopération en matière de sécurité.
Un dialogue toujours ouvert
Si l’Angola se retire de la médiation entre la RDC et le Rwanda, cette rencontre démontre que Luanda n’abandonne pas pour autant son engagement diplomatique en Afrique centrale. Tshisekedi et Lourenço entendent poursuivre leurs échanges pour maintenir une coopération solide et œuvrer à la stabilité régionale.