L’accès des femmes au crédit bancaire reste un des défis majeurs à relever en République démocratique du Congo. Pays où exercent plusieurs banques, coopératives d’épargne et de crédit et des institutions de microfinance (IMF), des milliers de familles demeurent, pourtant, pauvres puisque l’accès des femmes aux ressources financières est limité. Dans un entretien avec Espérance Hendwa Ciza, directrice générale de la TGD, une institution de microfinance dans la ville de Bukavu, fustige les garanties solides imposées aux femmes entrepreneures par les banques et plaide pour une autonomisation économique plus grande en faveur de la femme congolaise.
« Dans certains pays africains comme la RDC, les femmes sont exclues du système financier. Ceci dû à plusieurs paramètres liés au non accès au crédit, non accès à la terre, non accès à l’épargne sécurisé et l’exclusion du contrôle du budget familial », a-t-elle relevé.
Et pourtant, ajoute-t-elle, la participation des femmes à la vie économique et l’accroissement de leur pouvoir d’action dans tous les domaines leur permet d’exercer une certaine influence au service de la société.
En dehors des services financiers, poursuit Hendwa, il n’est guère possible d’investir ni en famille ni dans une entreprise.
« … partout au monde, les femmes et les hommes ont besoin de financement pour investir dans leurs familles et entreprises. Plus de 42% de femmes sont, actuellement, exclues du système financier formel puisqu’elles ne possèdent pas de comptes en banque ou d’outils de base pour gérer leur argent. (…) Cet accès limité aux ressources financières pénalise les femmes qui veulent aller de l’avant », regrette-t-elle.
La Directrice générale de la TGD souligne, également, d’autres obstacles qui freinent l’avancement des activités de la femme congolaise. Il s’agit des obstacles d’ordre juridique, institutionnel, financier en plus des préjugés sociaux. « … elles peinent à obtenir le financement, ce qui constitue un problème crucial pour les femmes entrepreneures ».
Au-delà de ces obstacles, Hendwa révèle d’autres mesures restrictives qui s’intercalent et empêchent la femme congolaise d’accéder au crédit : « les gages, les hypothèques que les femmes ne possèdent pas ».
Elle reste, néanmoins, convaincue que le gouvernement congolais et les banques peuvent s’impliquer et alléger ce joug qui pèse sur la femme.
« C’est pourquoi nous recommandons aux autorités de la Rdc de rendre formelle l’économie exercée par les femmes congolaises contribuant largement et effectivement au développement de notre pays. Aux banques et coopératives, d’ouvrir une ligne de crédit préférentiel aux femmes, […] De ne pas exiger des garanties solides comme gages, hypothèques, car la plupart des femmes commerçantes ne les possèdent pas », exhorte la Directrice générale du TGD.
TGD, est l’une des institutions de microfinance (IMF) dans la ville de Bukavu, situé sur avenue Mbaki dans la salle Mgr Kaningu de l’archidiocèse de Bukavu.
Jean-Marie Mulume.