L’Association des Femmes des Médias (AFEM) a documentée 73 cas des violations des droits des femmes dans différents territoires du Sud-Kivu, dont 12 femmes lâchement assassinée, notamment 8 tuée par balles par des hommes armés, et cela du 1er au 28 octobre de l’année en cours.
Ces chiffres ont été révélé au cours d’une conférence de presse organisée par cette association des femmes des médias avec comme thème, “brisons le silence, œuvrons ensemble pour la protection et la sécurité des femmes“, ce vendredi 29 octobre 2021 dans la salle de l’École Technique du Journalisme ETJ, dans la ville de Bukavu.
Au cours de cette conférence de presse, Éliane Polepole, a indiquée que de ces 73 cas, dans les territoires d’Uvira, Walungu et dans la plaine de la Ruzizi, 12 femmes ont été assassinées notamment 8 balles par des hommes en armes non autrement identifiées et 4 autres femmes brûlées vives, car elles sont été accusées de sorcières.
Pour Éliane Polepole, tout en se fiant seulement aux données récoltées par les groupes d’écoute à la base, AFM constaté malheureusement que le respect des droits des femmes n’est pas encore garantie dans la majeure partie de la province du Sud-Kivu.
Ces données chiffrées sont l’œuvre de AFEM en collaboration avec 50 monitrices membres des noyaux clubs d’écoute de la ville de Bukavu, Nyangezi dans le territoire de Walungu, Minova dans le territoire de Kalehe, à Sange ainsi que dans la plaine de Ruzizi, dans le territoire d’Uvira, à travers le projet dénommé “la radio au service des droits et du leadership des femmes pour la paix et la sécurité”, sous la facilitation de GIZ.
“12 femmes ont été lâchement assassinées notamment 8 tuée balles par des hommes en armes non autrement identifiés et 4 brûlées vives car accusées de sorcières. Les faits se sont déroulés à Uvira, Walungu et dans la plaine de la Ruzizi. 3 femmes accusées de sorcières ont été chassées de leurs villages notamment à Walungu, Kalonge, Sange et Lemera. 15 cas des viols des femmes et filles ont été rapportés. La cité de Sange vient en tête avec 5 cas, suivi de Kalonge avec 3 cas, 2 cas rapportés à Lusenda dans le camp des réfugiés de Lusend(Fizi), 1 cas à Nyangezi et 1 à Mushinga et 1 autre à Minova en territoire de Kalehe”, a regrettée Éliane Polepole.
De son côté, Solange Lwashiga a précisée que contrairement à la constitution de la RDC, la femme reste jusque là victime de toute sorte de violences au sein de la communauté mais aussi elle est assujettie à diverses contraintes d’ordre culturel dont les coutumes rétrogrades qui ne permettent pas aux femmes d’accéder pleinement à la jouissance de ses droits.
Elle ajoute qu’un effort doit être fait pour une prise en compte effective des préoccupations des femmes dans les politiques et programmes de développement à travers des actions de sensibilisation pour le changement de mentalité, en vue de permettre aux femmes de participer effectivement à la refondation de l’État.
De ce fait, l’Association des Femmes des Médias demande aux autorités politico-administratives et judiciaires de prendre des mesures urgentes pour sécuriser la population et ses biens, de fermer les chambres de prières, ainsi qu’organiser des audiences foraines afin que les auteurs des violations des droits humains répondent de leurs actes conformément à la loi.
Aux autorités coutumières et religieuses d’instruire les hommes et les parents à assurer non seulement la scolarité des filles, mais également leur maintien à l’école, façon de contribuer à la recherche de la paix dans les territoires et aux médias de continuer à dénoncer les violences sexuelles et basée sur le genre dont sont victimes les femmes.
Signalons que cette activité entre dans le cadre du projet de la promotion de la paix mise en œuvre par l’association des femmes des Médias dans les territoires de Walungu, Kalehe, la plaine de la ruzizi et dans la ville de Bukavu.
Claude Musengero