« On voulait ma tête, car je dérangeais un système de prédation bien installé dans les arcanes du pouvoir. Ces groupes n’acceptent pas qu’un ministre touche à leurs privilèges ou exige des comptes », a-t-il dénoncé.
Depuis sa nomination, Constant Mutamba s’est illustré par une série d’initiatives ambitieuses visant à assainir le système judiciaire :
• Audit du fonctionnement des juridictions à travers le pays, notamment dans les provinces où des juges sont accusés de monnayer les verdicts ;
• Réactivation des dossiers de détournement de fonds publics impliquant d’anciens hauts responsables ;
• Lancement d’un programme de protection des magistrats pour mettre fin aux intimidations politiques ;
• Refus de soumettre le ministère à des pressions partisanes dans les nominations judiciaires.
Ces mesures, saluées par une partie de la société civile et des partenaires étrangers, auraient aussi provoqué la colère de certains réseaux influents, tant au sein de l’appareil d’État que dans le secteur privé. Plusieurs sources évoquent des pressions venues même du gouvernement pour freiner certaines poursuites judiciaires jugées “politiquement sensibles”.
Face à ces accusations, la présidence garde pour l’instant le silence. Aucun communiqué officiel n’a été publié. Mais dans les coulisses, la tension est palpable. Selon des proches du ministre, des manœuvres seraient en cours pour l’amener à démissionner, ou à tout le moins, à réduire son champ d’action.
« C’est une épreuve. Mais je n’ai pas accepté ce poste pour servir des intérêts privés. Je suis là pour restaurer l’autorité de la justice et rendre espoir au peuple congolais », a réaffirmé Mutamba.
Alors que le climat politique se tend en RDC à l’approche des grands arbitrages gouvernementaux, la sortie du ministre Mutamba sonne comme un avertissement : la réforme de la justice, promise depuis des décennies, reste un chantier explosif. Et ceux qui s’y attaquent s’exposent.
Il reste à voir si le chef de l’État, Félix Tshisekedi, soutiendra publiquement son ministre ou préférera apaiser les tensions au prix d’un compromis.