La ville de Saint-Pétersbourg accueille aujourd’hui, 27 juillet, le deuxième Sommet Russie-Afrique placé sous les perspectives de « développement » à travers le renforcement de la coopération russo-africaine. Malgré les « pressions sans précédent » que l’Occident a exercées sur les Chefs d’Etats africains pour boycotter la grand-messe de Saint-Pétersbourg, au moins 49 sur 52 pays que compte l’Afrique ont répondu présent à l’invitation de Moscou. Rassurant, le Président Poutine a annoncé à la veille du sommet : « Nonobstant les sanctions, la Russie poursuivra ses efforts énergiques pour assurer la distribution de céréales, de produits alimentaires, d’engrais et d’autres biens vers l’Afrique ». Une opportunité saisissable pour les africains.
En effet, le maitre du Kremlin, qui entend renforcer les relations entre la Russie et les pays africains, s’est montré déterminé pour la réussite dudit Sommet. Pour quel intérêt ? Assurément, il tient à ce que le partenariat soit réellement gagnant-gagnant entre son pays et ses alliés d’Afrique, selon la nouvelle vision de certains dirigeants qui tiennent à sortir le monde et surtout le continent noir du gouffre dans lequel l’a plongé l’occident et dont les conséquences graves s’abattent sur les populations civiles majoritairement appauvries au profit des dictateurs manipulateurs.
Occasion de privilégier les intérêts généraux et non égoïstes
Le continent noir, considéré comme berceau de l’humanité, ne devait pas subir les atrocités lui imposées aujourd’hui par ses « soient-disant» partenaires mondiaux qui pillent à grande échelle les richesses qui, pourtant, devaient profiter beaucoup plus aux peuples africains. Certes, ce deuxième Sommet russo-africain qui est aussi perçu comme un éveil de conscience sur les intérêts et le bien-être des peuples, devrait connaitre ces genres d’accusations de grands maitres du monde qui ont toujours considéré les africains comme des gamins qui n’obéissent qu’à leurs instincts alimentaires. D’une part, ce dénigrement est cautionné par certains dirigeants africains, dictateurs non soucieux du bien-être de leurs peuples, qui courent jour et nuit dans les cours occidentales se laissant adouber par les Maitres blancs. Ceux-ci les équipent militairement pour tuer leurs propres peuples noirs afin de demeurer le plus longtemps possible au pouvoir, et en contrepartie, exploiter illicitement les richesses africaines. La vérité est que le temps est révolu ! Et le noir ne restera pas dupe toute sa vie !
A Saint-Pétersbourg, qu’à cela ne tienne ! Si les dirigeants africains mobilisés aujourd’hui pour participer à cette rencontre mettent en avant les intérêts de leurs nations, assurément les changements s’observeront et la coopération russo-africaine aura été une opportunité pour les Etats africains. C’est ce que souligne le général Charles De Gaulle lorsqu’il dit que « les Etats n’ont pas d’amis ; ils n’ont que des intérêts », une maxime bien connue qui guide les relations internationales. Voilà pourquoi c’est au nom de leurs intérêts que les Occidentaux tentent d’isoler l’Afrique de tout développement par ces stratégies malveillantes. Ayant déjà fourni des ressources importantes aux pays développés à ce jours, l’Afrique devrait bien assumer ses choix dictés par les besoins du moment et changer ces types de partenariat basé sur des conditionnalités d’autant plus qu’elle [l’Afrique] est au centre des convoitises de grandes puissances mondiales.
Les attentes du sommet de Saint-Pétersbourg pour le peuple africain
Le déplacement des dirigeants africains pour participer à cette rencontre est un signe de détermination pour un changement. Les participants à ce sommet ne reviendront pas mains vides, espèrent plus d’un africain. Au-delà des choix à faire entre partenaires sur la base des intérêts, c’est l’occasion, pour l’Afrique, de poser la problématique même de sa place dans les relations internationales. Souvent réduite à s’aligner sur les positions des grandes puissances mondiales, elle est sans poids réel dans les décisions sur les grandes préoccupations mondiales, y compris celles qui touchent en premier les Africains eux-mêmes. C’est donc l’occasion rêvée, en ce moment où les grands du monde lui font les yeux doux et pâlissent même de jalousie quand l’Afrique penche pour l’un ou l’autre camp, d’exiger une plus grande importance dans le concert des nations.
Peu importe ce que peuvent dire les alliés de l’Ukraine, aujourd’hui en conflit avec la Russie, par rapport à la tenue de cette méga rencontre avec Vladimir Poutine ; l’Afrique n’est pas impliquée et, tient à ce que les guerres cessent dans le monde pour bâtir sur la paix, la sécurité et le développement. A Saint-Pétersbourg, il y a toutes les chances que le puissant sommet permette de réécrire l’histoire de pays africains, de changer la gouvernance de développement théorique en basculant vers le développement pratique.
Il reste à espérer que l’on ne quitte pas un maître pour aller se réfugier sous les ailes protectrices d’un autre maître mais que le choix d’aller à Saint-Pétersbourg, est l’affirmation de la liberté retrouvée : celle de parler d’égal à égal avec les partenaires et de négocier des accords sur la base des intérêts mutuellement bénéfiques, c’est-à-dire un partenariat gagnant-gagnant. C’est, en tout cas, tout le mal que l’on puisse souhaiter à l’Afrique quand s’éteindront les lampions sur les rives de la Baltique.
En tout cas, le changement attendu par les peuples africains ne repose pas sur l’acquisition d’armes sophistiquées contre l’exploitation des ressources par les pays donateurs. Bien au contraire, la liberté de coopérer entre l’Afrique et tous les partenaires mondiaux dans tous les domaines selon la nécessité. Le sang des innocents déjà versé à travers les guerres d’occupation, les millions des déplacés, des réfugiés, des victimes d’atrocités de tout genre,…constituent des facteurs interpellateurs qui crient aujourd’hui « laisser l’Afrique vivre ! ». N’est-ce pas aussi ce qu’avait dit le Pape François lorsque, choqué par l’immensité des ressources de la RDC et de l’Afrique, voit la misère que traverse les peuples africains et interpella les multinationaux en ces termes : « Retirez vos mains de la RDC, retirez vos mains de l’Afrique ».