L’avènement d’un état de droits en République démocratique du Congo est loin d’être une réalité comme promise par ses dirigeants. Pour le seul mois de janvier 2020, le Bureau Conjoint des Nations-Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH), a documenté 650 cas de violation des droits de l’homme sur tout le territoire national, soit une augmentation de 5% par rapport au mois de décembre dernier où 619 cas ont été documentés.
Dans son rapport rendu public, jeudi 27 février et consulté par Kivuavenir.com, le BCNUDH renseigne que la proportion des violations perpétrées sur l’ensemble du territoire est de 39% (251 violations) pour les agents de l’Etat, dont l’exécution extrajudiciaire d’au moins 28 personnes, dont 4 femmes et 3 enfants, et de 61% (399 atteintes) pour les groupes armés, dont l’exécution sommaire d’au moins 208 personnes, dont 51 femmes et 23 enfants.
Par ailleurs, 614 violations (soit 94%) des violations documentées en janvier 2020 ont été commises dans les provinces affectées par les conflits et au causé la mort d’au moins 233 civils dont 55 femmes et 26 enfants.
A l’instar du mois précédent, les combattants des groupes armés sont les principaux responsables des violations commises dans ces provinces (64%). La majorité des violations et atteintes a de nouveau été enregistrée dans la province du Nord-Kivu (373 violations, soit 61% des violations commises dans ces provinces), suivie notamment du Sud-Kivu et du Kasaï (57 violations respectivement).
Selon le BCNUDH, dans les provinces non affectées par les conflits en RDC, 36 violations des droits de l’homme ont été documentées en janvier, soit 6% des violations documentées sur l’ensemble du territoire. Il s’agit principalement de 16 violations du droit à la liberté et à la sécurité de la personne (90 victimes, dont 8 femmes et 5 enfants), 8 violations du droit à la vie (15 victimes dont trois victimes d’exécutions extrajudiciaires), 4 violations du droit à l’intégrité physique (18 victimes dont un enfant victime de violences sexuelles) et 3 violations au droit à la propriété.
Près de la totalité de ces violations est attribuable à des agents de l’Etat, dont 56% à des agents de la PNC (20 violations), 14% à des militaires
des FARDC (5 violations), 6% à des agents de l’ANR (2 violations) et 17% à divers autres agents de l’Etat (6 violations). Les violations commises dans ces provinces ont été enregistrées dans le Haut-Katanga (18 violations), à Kinshasa (13 violations), dans la Tshopo (4 violations) et le Lomami (une violation).
La Rédaction