Le collège des étudiants de l’Institut supérieur de développement rural (ISDR) Bukavu en collaboration avec le Centre africain de paix et gouvernance (CAPG) et le National Partenship of Children and Youth in Peacebulding (NPCYP) a organisé une matinée déchanges et de sensibilisation sur la cohabitation pacifique et la prévention de la violence en milieux universitaires pour l’engagement responsable des étudiants. Cette matinée d’echanges et sensibilisation sur la paix s’est tenue ce vendredi 13 mars dans la salle de conférence de l’ISDR Bukavu. Des étudiants de l’ISDR, des Chercheurs et d’autres jeunes intéressés par la thématique Paix ont pris part ces matinées.
Les thèmes développés ont porté essentiellement sur la prévention des violences et mécanismes de règlement pacifique des conflits dans les milieux universitaires, les défis et responsabilités des étudiants face à l’avènement d’une paix durable en RDC, le Processus de la participation communautaire, la Résolution 2205 de l’ONU portant sur la Mission de l’ONU pour la Stabilisation de la République Democratique du Congo (MONUSCO).
Dans son exposé, Maitre Ciza LeBon, Secrétaire permanent du Centre Africain de Paix et Gouvernance (CAPG), est revenu sur la participation communautaire comme une des voies favorisant la cohésion sociale et la place de la femme dans la participation. A l’en croire, « l’approche participative permet aux individus de se regrouper, parler de leurs problèmes, élaborer leurs propres solutions et proposer les moyens d’action ».
Il a invité les étudiants à participer au processus de résolution pacifique de ce qui est perçu comme conflit et éviter d’agir dans l’ignorance et la violence.
« Nous visons reduire des conflits au sein des communautés estudiantines , consolider la paix et renforcer la cohesion sociale, renforcer la confiance et la collaboration entre etudiants, limiter les conflits et les violences au sein des institutions supérieures et universitaires pour de bonnes relations horizontales et verticales et enfin préparer les étudiants à être des bâtisseurs de la paix dans un pays ou une région très troublée par des conflits violents», a souligné Me Lebon Ciza, secrétaire permanent du CAPG.
Les étudiants ont été appelés à exploiter la diversité culturelle ou politique comme richesse et non comme source de manipulation politique et même adminstrative dans leurs institutions.
Abordant le thème sur les défis et responsabilités des étudiants face à l’avènement d’une paix durable en RDCongo, Jean-Bosco Muhemeri, de la société civile du Sud-Kivu, insiste sur le conflit et ses caractéristiques ainsi les modes de règlement de conflits entre individus. Pour lui, les étudiants, futurs dirigeants des institutions publiques congolaises devraient, dès aujourd’hui, cultiver les valeurs de paix pour le développement de toute la communauté.
« Le conflit est inévitable. Il est nécessaire au changement social d’une communauté. Il est neutre, normal, naturel. Toutefois, c’est le jeu que vous allez jouer qui lui donne une orientation. Le conflit sera nécessaire s’il contribue au changement social, au développement d’une communauté. Il sera un mal, lorsqu’il constitue un problème et là, il nuit aux valeurs individuelles ou communautaires. Ainsi, le tribalisme, l’égoïsme, l’injustice, la haine,… comme sentiments de destruction, ne sont pas de valeurs à véhiculer », a-t-il souligné.
Les conflits étant inévitables dans une société telle l’Université, les étudiants ont été invités à recourir aux modes alternatifs de règlement des conflits pour gérer les conflits entre eux ou entre eux et les autorités.
Invitée à ces assises, une équipe de la Monusco Bukavu en a profité pour exposer sur la Résolution 2205 portant sur le mandat à la MONUSCO.
La déléguée de la section politique, Mme Zazou, est revenue sur le rôle de la Monusco dans la stabilisation, la réduction des violences et le renforcement de la confiance entre la population et l’Etat, entre l’Etat et ses partenaires.
Celui de la section DDRRR a lancé un appel vibrant à tous les participants d’inviter les autres jeunes qui trainent les pas en broussent au sein des groupes armés, de déposer les armes et se faire démobiliser pour réintégrer la communauté.
La déléguée de la section Protection civile, Mme Minerve, a insisté sur les attributions de sa section qui s’occupe des affaires civiles notamment du soutien au renforcement des capacités des acteurs de la société civile,…
De leur côté, les bénéficiaires ont félicité la contribution de ces assises dans la promotion de bien vivre ensemble en milieux universitaires. Le représentant des étudiants de l’ISDR estime que tous ont acquis de nouvelles connaissances sur la résolution pacifique des conflits.
« Pour des fins égoïstes, certaines de nos autorités nous utilisent. S’il veut une promotion ou un poste quelconque, il recourt aux étudiants en utilisant des fibres tribales. Le tribalisme est un outil majeur qui nous divise dans les milieux universitaires! Nous devons le bannir. Heureusement, Nous avons été bien capacités pour batir la paix et lutter contre les violences autour de nous. (…). Et nous nous engageons a cela. Tous nos encouragements donc au CAPG et NPCYP pour l’attention particulière attachée aux étudiants pour ce programme ” a dit Akilimali Michel, Porte-parole provincial des étudiants du Sud-Kivu.
A l’instar de ses camarades, le Speaker suggère aux organisateurs d’étendre leurs activités jusqu’aux autorités académiques.
« Nous suggérons au CAPG que cette activité d’echanges et sensibilisation à la paix , la cohabitation pacifique et la prevetion des violences soit permanente dans les universités. Pour vivre réellement la paix dans nos universités ici à Bukavu, nous recommandons aux CAPG et son partenaire NPCYP d’étendre ces activités jusqu’aux autorités académiques de toutes les universités et institutions supérieures, pour nous aider à améliorer non seulement les relations horizontales mais aussi verticales avec nos autorités. J’appelle enfin les camarades étudiants, à adopter un nouveau mécanisme de résister aux tentatives de manipulation », recommande-t-il.
Notons que ces matinées d’échanges et sensibilisation sur la paix, la cohabitation pacifique et la prévention des violences en milieux universitaires ont été lancées vendredi 06 mars à l’Université catholique de Bukavu (UCB). Elles vont se poursuivre dans toutes les universités et instituts supérieurs de Bukavu jusqu’au mois de mai prochain. Elles s’inscrivent dans le cadre du projet ACTION DES JEUNES POUR LA PAIX (AJP) financé par Peace Direct, supervisé par le National Partenship of Children and Youth in Peacebulding (NPCYP) et exécuté par le Centre Africain de Paix et Gouvernance (CAPG) pour la ville de Bukavu, en RDC.
Jean-Marie Mulume